Karine Giebel – Meurtres pour rédemption

Un slogan de mai 1968 disait « Sous les pavés, la plage« . Aujourd’hui nous pourrions employer sur ce blog en période estival « Sur la plage, les pavés« , car s’il est bien un moment dans l’année où nous pouvons nous plonger corps et âme dans un gros dépassant allégrement les 500 pages, c’est bien pendant nos vacances au bord de la mer.

Cette année, c’est Karine Giébel qui a l’honneur de venir avec nous en vacances avec son Meurtres pour rédemption qui flirte avec le millier de pages en format poche. Cette romancière française commence être habituée de blog puisque nous avons déjà pu la croiser avec Juste une ombre et Purgatoire des innocents.

Alors, est-ce que Meurtres pour rédemption mérite notre sélection ?

Histoire

Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l esprit au-delà des grilles. Grâce à l amitié et à la passion qui portent la lumière au c ur des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n aspire qu à la rédemption…

Extrait

Lundi 4 avril

Marianne ouvrit un œil pour interroger le vieux réveil estropié qui trônait sur la table en faux bois. Tout était faux ici, de toute façon.
Bientôt l’heure de la récré. Dehors, les autres en profitaient déjà. Mais pour elle, ce serait plus tard. Comme ces enfants punis par Pinstit, qui trépignent en classe pendant que leurs petits camarades s’ébattent dans la cour.
La cour… Marianne se remémora celle de son école primaire. Les grands arbres, un peu tristes, comme s’ils avaient poussé trop vite au milieu des carrés de chiendent. Et les bancs en métal vert et troué… Et les cris des gosses. Leurs rires. Leurs pleurs, parfois.
Le bonheur ? Non. L’enfer.
De toute façon, ça avait toujours été l’enfer. Partout, tout le temps.
La cour… Carré de goudron entre quatre murs coiffés de barbelés. Inhumaine, comme tout le reste. Mais un peu d’air, putain que c’est bon !
Surtout quand on a pris perpète.
Non, jamais ils ne me laisseront sortir. Peut-être quand j’aurai soixante piges et des rhumatismes jusque dans la racine des cheveux. Dans plus de quarante ans…
Une traînée de givre descendit de sa nuque jusqu’à la cambrure de ses reins, comme à chaque fois qu’elle réalisait…
Trop dangereuse, avait dit le psy. Un gros con, ce maudit toubib !
Trop violente, incapable de maîtriser sa colère ou de discerner le bien du mal. Si. Un fixe d’héroïne, c’est bien. Le manque, c’est mal.

Avis

La première remarque que je pourrais faire sur ce livre est de le conseiller en numérique, car si le format poche est moins lourd, sa lecture n’en est pas aisée… et je ne pense pas que la version grand format le soit plus. Donc épargnez vos poignées, optez pour la version numérique, même si elle coûte un peu plus cher que la version papier petit format.

Karine Giebel nous livre avec Meurtres pour rédemption un formidable livre dont il va être difficile de parler sans dévoiler son contenu et son final.J’avoue que cela fait plusieurs fois que je reprends cette critique pour ne pas « spoiler » son contenu.

Karine Giebel exploite pleinement le thème de la rédemption dans ce livre. L’auteure en profite pour malmener allégrement son héroïne, la faisant expier ses péchés, sous de nombreuses formes et dans d’horribles souffrances tant physiques (attention certains passages sont durs) que psychologiques. Rapidement l’auteure dénonce les méfaits du monde carcéral qui loin de sa vocation première de faire rentrer dans les rangs les brebis égarés en font des loups. La vie dans ce milieu n’est pas aussi manichéiste que le suggèrent les romans et les films : que ce soient les incarcérés ou leurs gardiens, tous pratiquement la lutte du pouvoir, la vengeance, le chantage, le commerce illicite et la loi du Talion. Au final on se rend compte que les vrais méchants ne sont pas forcément ceux que la Justice désigne comme tels et que le purgatoire peut se transformer en enfer.

Alors on pourrait se dire que 1000 pages sur ce thème, le roman va se traîner en longueur, en répétitions. Que nenni, même si les réflexions de la jeune héroïne reviennent plusieurs fois, ce ne sont finalement que les rares rappels au cours de ce roman. Une fois que Karine Giebel a exploité toutes les possibilités dans le milieu carcéral, à mi-livre, elle entreprend un grand virage à son histoire  qu’elle a su amener progressivement.

Bien sur pour conserver son lecteur au fil de ce roman marathon, Karine Giebel nous offre un roman à l’écriture parfaite, alternant actions et introspection de l’héroïne.

Meurtres pour rédemption est un excellent compagnon pour la plage.

Notation

Histoire
Écriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques

  • Livre
    • Broché: 768 pages
    • Editeur : Fleuve éditions (26 août 2010)
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2265092053
    • ISBN-13: 978-2265092051
    • Prix : 21.90€
  • Livre
    • Poche: 992 pages
    • Editeur : Pocket (8 mars 2012)
    • Collection : Noir
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2266180746
    • ISBN-13: 978-2266180740
    • Prix : 9,30€
  • eBook
    • Editeur : 12-21 (mars 2011)
    • Langue : Français
    • EAN: 978-2265092921
    • Prix : 10,99€

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Contente que tu aies aimé… C’est un de mes thrillers « chouchou » ! Ma première rencontre avec Karine GIEBEL… et quelle rencontre !!!
    Un formidable moment (mêmes plusieurs car, en effet, le roman est dense) que j’avais lu en poche.
    A très bientôt.

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