Jeff Abbott – Adrenaline

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jeff abbott - adrenalineAprès un long roman (cf. critique de  Les douze de Justin Cronin), et en attendant la hotte du Père Noël (je n’ai plus le droit d’acheter de livres depuis le mois d’occtobre), je me rabats sur un livre d’espionnage. C’est un genre que j’affectionnais tout particulièrement du temps de feu Tom Clancy, avec la saga des Jack Ryan, genre qui n’a pas souvent été à l’honneur sur ce blog,

Aussi je prends le risque de me lancer dans la lecture d’un auteur qui m’est inconnu, Jeff Abbott, mais dont son œuvre Adreline a reçu de nombreuses critiques élogieuses, tant dans la presse que dans la blogosphère littéraire.

Alors est-ce que Adrenaline porte-t-il bien son nom ?

Histoire

Brillant agent de la CIA basé à Londres, Sam Capra mène la vie dont il a toujours rêvé. Un jour, sa femme Lucy, enceinte de leur premier enfant, l’appelle au bureau et lui demande de sortir immédiatement du bâtiment. A peine a-t-il quitté les lieux qu’une déflagration dévaste l’édifice ! Lucy disparait et la CIA tient Sam, seul rescapé de l’explosion, pour responsable des événements. Incarcéré, il parvient à déjouer la surveillance de la Compagnie. C’est désormais un homme brisé, traqué, mais prêt à tout !

Avis

Eh bien, Adrenaline porte bien son nom. Dès les premières pages du livre, il démarre sur les chapeaux de roues et le rythme ne baisse pas jusqu’à la fin (bon sauf un petit peu le temps de l’emprisonnement du héros). Bien qu’il n’y ait pas de cliffhanger à chaque fin de chapitre, le rythme adopté par Jeff Abbott rend ce livre difficile à lâcher au point où l’on pourrait croire avoir un véritable turn page entre les mains.

Aux oubliettes James Bond avec ses gadgets derniers cris, ou Jack Ryan avec les moyens gigantesques de l’armée américaine, voici Sam Capra avec sa forme physique, son intelligence, sa ténacité et sa débrouille digne de Mike Gyver. Moins de moyens, plus de réalité,

L’auteur adopte donc un rythme soutenu et délaisse quelque peu le style littéraire. Assez basique, il a cependant l’avantage d’être efficace, à l’image de son héros.

L’autre atout de ce livre st que Jeff Abbott laisse une part belle à la présentation de ses personnages et à la constitution de leur personnalité : leurs passions, leur passé, leur psychologie… tout nous est donné pour mieux comprendre les personnages, mais aussi pour les personnifier, les rendre plus réels et au final s’y attacher.

Alors, comme le final laisse penser à une suite (et après vérification c’est le cas puisque 3 autres livres mêlant Sam Capra sont disponibles en anglais), je suis impatient de suivre les aventures de ce nouvel espion.

Extrait

Un jour, ma femme me demanda : Si tu savais que c’était notre dernière journée ensemble, qu’est-ce que tu me dirais ?
Nous étions mariés depuis un an déjà. Allongés dans le lit, nous regardions le soleil qui commençait à briller à travers les épais rideaux, et je lui répondis la vérité : Tout sauf au revoir. Je ne pourrai jamais te dire au revoir.
Deux ans plus tard, cette journée-là démarra comme la plupart des autres. Levé à cinq heures du matin, je pris ma voiture et je me garai à côté de la station de métro de Vauxhall. Je profite des logements sociaux à quelques mètres de là pour mes petites aventures.
Je commençai mon entraînement par un long échauffement dans la cour en béton ouverte d’un vieil immeuble. Course sur place pour prendre le rythme, monter la température de mon corps de quelques degrés indispensables puis je me lançai. Il vaut mieux préparer ses muscles et ses ligaments. Un mur de brique s’élevait droit devant moi, trois mètres de haut environ. Je le négociai avec un élan qui me propulsa en l’air, mes doigts agrippant le bord. Je me soulevai d’un mouvement fluide que j’avais répété des milliers de fois. Souffle régulier, pas de craquements au niveau des articulations. J’essayai d’avancer sans faire de bruit. Le silence prouve la maîtrise. Je franchis le mur, traversai une cour, puis sautai par-dessus un mur bien plus bas, m’appuyant sur une main, mes jambes balayant les briques.
Dans le bâtiment principal, une cage d’escalier sentant la pisse et décorée de graffitis obscènes, noir et blanc, s’ouvrit devant moi. De mon pied gauche, je frappai le mur peint dans un bond prudent, utilisant le contact pour m’élancer en avant vers la rambarde au tournant dans l’escalier. Un geste périlleux qui m’avait valu des blessures par le passé. Mais cette fois, j’atterris sans heurt, doucement sur la balustrade, cherchant l’équilibre, le coeur battant la chamade, l’esprit au repos. L’adrénaline puisait. Je bondis de la rambarde vers une barre en acier qui s’étendait le long du chantier et, grâce à la vitesse, je me projetai vers un étage éviscéré. Le bâtiment était détruit et reconstruit. Je n’abîmerais rien, ne laisserais aucun signe de mon passage. On peut m’accuser de violation de propriété, mais pas d’être un connard. Je courus vers l’autre bout de l’étage, me jetai dans les airs, attrapai une autre barre d’acier, me balançai, lâchai et touchai le sol dans une roulade contrôlée. L’énergie de la chute se répandit dans mon dos et mes fessiers plutôt que d’alourdir mes genoux et je repartis aussitôt, de retour dans le bâtiment, à la recherche d’une nouvelle façon plus efficace d’y entrer. Le parkour, l’art de se mouvoir, maintient mon niveau d’adrénaline au maximum et en même temps, une profonde tranquillité m’envahit. À la moindre erreur, je dégringole d’un mur de brique. C’est enivrant et apaisant à la fois.
Encore trois voyages à travers l’espace fascinant de l’immeuble, sols cassés, cages d’escalier béantes, équipement de toute sorte, piochant dans ma palette de sauts, de bonds et de réceptions pour trouver la ligne, le chemin le plus direct et le plus simple à travers les murs à moitié en ruine, les briques et les escaliers vides. L’énergie enflammait mes muscles, mon coeur battait, mais tout ce temps j’essayais de garder un calme intérieur. Trouver la ligne, toujours la ligne. Autour de moi, au loin, j’entendais la circulation grossir. Le ciel s’éclairait, annonçant une nouvelle journée.
Les gens pensent que ce que les Anglais appellent des logements sociaux constitue une horreur. Ça dépend du point de vue. Pour un traceur, les vieux immeubles carrés sont un régal. Des tas de surfaces planes et de murs à escalader et sur lesquels sauter, des rambardes et des rebords desquels s’élancer, des voisins qui n’appellent pas la police au moindre bruit.
À mon dernier passage, je me laissai tomber du deuxième étage vers le premier, attrapant une barre, me balançant et me réceptionnant après une chute maîtrisée. – Eh ! s’exclama une voix, alors que je fendais l’air. Je fis une roulade, permettant à l’énergie de l’impact d’inonder mes épaules et mon bassin. Je me redressai sur les pieds, fis quelques pas et m’arrêtai.

Notation

Histoire
Écriture
Durée de lecture
Prix star_half_off_32

Caractéristiques

  • Broché: 439 pages
  • Editeur : J’ai lu (27 février 2013)
  • Collection : GRAND FORMAT
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2290059382
  • ISBN-13: 978-2290059388
  • Prix : 13,90€

Site Internet

http://www.jeffabbott.com/

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