Kishi Yûsuke – La maison noire

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Extrait

En 1940, fraîchement diplômé d’une université privée d’Ôsaka, Kasai avait immédiatement intégré la Shôwa Seimei où, après qu’il eut fait preuve de sa solidité, on l’avait envoyé dans les assurances. C’était un vétéran en ce domaine. On racontait souvent dans la boîte qu’il avait été retenu en otage un jour et une nuit par des yakuzas pour un problème de paiement de frais d’hospitalisation survenu dans une succursale de Hokkaidô.

Pour l’heure, il écoutait son interlocuteur et lui répondait avec une extrême affabilité ; il en vint bientôt à sourire. Le problème trouvait visiblement une issue favorable. La plupart des appels de mécontentement étaient dus à des lacunes dans les explications du personnel.

Wakatsuki attendit que son collègue raccroche.

— Dis, Kasai…

Aussitôt, une voix tonitruante se fit entendre en provenance des guichets.

— Eh ben alors ? On traite les clients comme de la merde ici ou quoi ?

Oh non, pas encore lui…

Wakatsuki se tourna vers l’accueil, où se tenait un homme d’une soixantaine d’années. Bras croisés dans une posture qui se voulait intimidante, il fixait de ses yeux aux paupières alourdies la femme au guichet devant lui. Ses cheveux blancs portaient encore la trace de l’oreiller et il était vêtu d’un pyjama à rayures. Il était vraisemblablement sorti de chez lui et avait pris le bus dans cet accoutrement.

Araki. Probablement sans emploi, il venait à l’agence quasiment tous les jours se plaindre au guichet pour un oui ou pour un non. Quelles que soient les insultes que l’homme proférait, les employés ne pouvaient réagir autrement qu’avec la plus grande courtoisie. Il s’était accoutumé à déverser là ses frustrations envers une société qui l’avait mis au ban.

Les autres visiteurs, assis à un guichet ou dans les fauteuils de l’espace d’attente, froncèrent les sourcils d’un air réprobateur.

L’un d’entre eux, un petit homme aux cheveux poivre et sel et aux lunettes cerclées d’argent, était en pleine discussion avec Mayu Tamura, une employée qui avait deux ans d’ancienneté. Elle lui désignait un point précis d’une police d’assurance, tandis qu’il lui montrait son sceau d’un air impuissant. Soudain happé par le numéro fracassant de l’intrus, l’homme cessa de l’écouter et se mit à observer l’importun. Enfin, il reprit ses documents, les fourra dans sa serviette et s’éclipsa sans demander son reste.

Son attitude déplut à Wakatsuki, sans qu’il puisse s’expliquer pourquoi.

— Me parlez pas comme ça ! éructait Araki. Vous savez qui je suis ?

Avis

Un roman bien original qui mérite que l’on s’y intéresse pour plusieurs raisons.

La première est que l’histoire se déroule au Japon et que l’auteur nous fait part d’un mode de vie  et de coutumes bien particulières pour nous occidentaux. Au-delà des politesses à outrance se cache tout un code de conduite  empreint d’hermétisme aux relations ou bien de significations dans relations professionnelles. il faut bien avouer que cela est un peu déroutant.

L’autre originalité provient de l’enquêteur. Celui-ci n’est ni de la police ni détective privé mais un simple agent d’assurance qui sent qu’il y a anguille sous roche dans une des affaires qu’il suit.

Bien que l’écriture soit fine, les personnages complexes, le roman manque un peu de rythme à mon goût du fait que l’essentiel du roman tient dans une lutte psychologique entre les personnages.

Si vous aimez les romans noirs psychologiques, ce thriller est fait pour vous.

Notation

Histoire
Personnages
Rythme
Énigme
Écriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques :

  • Livre Broché
    • Broché ‏ : ‎ 304 pages
    • Éditeur ‏ : ‎ Belfond (1 février 2024)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • ISBN-10 ‏ : ‎ 2714499643
    • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2714499646
    • Prix : 22,00€
  • eBook
    • Taille du fichier ‏ : ‎ 1352 ko
    • Éditeur ‏ : ‎ Belfond (1 février 2024)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • EAN : 978-2714499653
    • Prix : 17,99€

Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Il me tente pas mal appréciant les thrillers psychologiques.

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