Pierre Bordage – Les dames blanches

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Une étrange bulle blanche d’une cinquantaine de mètres de diamètre est découverte un jour dans une bourgade de l’ouest de la France. Elle attire et capture Léo, trois ans, le fils d’Elodie. D’autres bulles apparaissent, grossissent, et l’humanité échoue à les détruire. Leur activité magnétique de plus en plus importante perturbe les réseaux électriques et numériques, entraînant une régression technologique sans précédent. Seule l' »absorption » de jeunes enfants semble ralentir leur expansion…

La peur de disparaître poussera-t-elle l’humanité à promulguer la loi d’Isaac ?

Mais peut-on élever un enfant en sachant qu’il vous sera arraché à ses trois ans ?

Camille―journaliste―, qui a elle-même perdu un fils, et son ami Basile, d’origine malienne ― ufologue de son état ― vont essayer de percer le mystère des dames blanches afin d’éviter le retour à la barbarie.

Un livre poignant, dans lequel Pierre Bordage donne toute la mesure de sa passion pour les grands mythes fondateurs de l’humanité et sa haine des fanatismes.

Extrait

« Quel âge a votre fils ?

— Trois ans et cinq mois.

— Il n’a pas eu peur du phénomène ? »

Élodie ferma les yeux, espérant les rouvrir dans sa chambre et se rendre compte que cette scène n’était qu’un mauvais rêve.

« Non seulement il n’en a pas eu peur, mais il a couru droit sur elle, finit-elle par répondre.

— Un comportement habituel chez lui ?

— Jamais il ne m’avait échappé de cette façon avant. Il semblait attiré, comme possédé. »

Le capitaine revint vers les deux femmes, téléphone portable en main.

« Le préfet a prévenu le ministre de l’Intérieur, qui a vu avec la Défense. On nous envoie une équipe du GIGN. Elle décolle de Villacoublay dans la demi-heure.

— Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, objecta la femme gendarme. Ils dégommeront le phénomène, purement et simplement.

— Encore une fois, Kagalri, on ne vous a pas sonnée. Ils savent ce qu’ils ont à faire. »

Les yeux de la femme gendarme voletèrent comme des oiseaux en cage en évitant de se poser sur Élodie.

« J’espère au moins qu’ils tenteront de délivrer le gosse avant de jouer les artificiers…

Avis

Bien que je ne lise que rarement des romans de Pierre Bordage, et pourtant ce n’est pas le choix qui manque parmi toute la bibliothèque produite par cet auteur, mais à chaque fois je plonge dans une histoire différente.

Si j’ai découvert l’auteur il y a bien longtemps avec L’enjomineur qui se déroulait au temps de la révolution française, cette fois-ci l’auteur nous met dans la situation d’une invasion extraterrestre passive, si ce n’est qu’elle attire les jeunes enfants de moins de quatre ans. Il est impossible de pénétrer, détruire, repousser ou déplacer ces dames blanches. L’humanité doit affronter un ennemi comme il n’a jamais rencontré.

On pourrait se faire que Pierre Bordage a fait une reprise de La guerre des mondes de H.G Wells, mais là où l’américain était axé sur la lutte et les actions contre l’envahisseur, le français préfère une réflexion sur la réaction des hommes face à cette inconnue. Certes les tentatives de lutte sont relatées, mais ce sont plus les actions contre les humains faites par les humains qui intéressent l’auteur.

Certains y verront une réflexion sur l’immigration, d’autres la relation entre les parents et les enfants, ou encore une allégorie sur la crise sanitaire vécue ces dernières années. Dans tous les cas, la question sous-jacente en  filigrane est jusqu’à  quel point l’humanité peut aller dans l’inhumanité au nom de sa protection.

Un roman de SF, sans grande action mais à grand pouvoir de réflexion.

Notation

Histoire
Personnages
Rythme
Énigme
Écriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques

  • Broché
    • Broché ‏ : ‎ 416 pages
    • Éditeur ‏ : ‎ Atalante (28 mai 2020)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1036000409
    • Prix : 22,50€
  • eBook,
    • Taille du fichier ‏ : ‎ 2114 ko
    • Éditeur ‏ : ‎ L’Atalante; 1er édition (26 mars 2020)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • Prix : 5,99€

Revue de presse

Son interview lors à l’occasion du festival « Les imaginales » d’Épinal.

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