Jacques Saussey : Ne prononcez jamais leurs noms

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Certains diront que le polar trouve ses maîtres dans le nord de l’Europe, d’autres dans le sud, ou bien encore de l’autre côté de l’Atlantique.

Personnellement j’aurais tendance à penser que la France a certainement le plus grand et le meilleur vivier d’auteurs de romans policiers, thrillers et autres romans noirs. Qui plus est, une nouvelle génération arrive et semble élever le niveau d’un cran encore.

Jacques Saussey est de cette nouvelle génération qui mérite une plus grande vulgarisation, au sens d’être plus connu du grand public. Je l’ai découvert avec Le loup peint et je me devais de lire son dernier Ne prononcez jamais leurs noms qui rencontre un vif succès commercial et un très bon retour de des lecteurs.

Résumé du livre

« Le train roulait de plus en plus vite. II passa sur un aiguillage qui le fit tanguer comme un navire pris dans les vagues d’un chenal agité par le vent. Les yeux écarquillés de Karine s’abaissèrent vers le plancher. Sous le siège 66, la poignée du sac avait basculé en pleine lumière. Elle s’accroupit et le tira vers elle, et ce fut soudain comme si elle avait pu voir au travers du tissu. Comme si cette forme oblongue qui le déformait lui avait murmuré quelques mots funestes à l’oreille. Elle eut juste le temps de prendre une profonde respiration pour pousser un hurlement. Et puis le monde s’éteignit dans un grand éclair blanc. » Ne prononcez jamais leurs noms est la sixième enquête du Capitaine Daniel Magne et du Lieutenant Lisa Heslin. Certainement la plus dangereuse..

Extrait

24 février 2015

Au moment où le train amorça son entrée en gare, Karine Monteil posa instinctivement la main sur l’épaule de Jérémie. À huit ans à peine, son fils était d’un naturel plutôt impulsif, il était capable de se précipiter au bord du quai pour pouvoir se penchttps://quoilire.wordpress.com/wp-admin/post-new.phpher au-dessus des voies et tirer la langue au conducteur de la motrice tout en lui faisant un pied de nez.

Au geste de résistance qu’il amorça pour se dégager, elle sentit qu’elle avait eu raison et affermit sa prise. La fin des vacances d’hiver était proche et la rentrée pointait le bout de son museau. D’ici deux jours, Jérémie aurait repris son cartable et le chemin du collège. Elle savait qu’il angoissait déjà de se retrouver à nouveau enfermé entre quatre murs de béton, avec le tableau noir pour seul horizon, jusqu’aux prochaines vacances de Pâques qui lui paraissaient aussi éloignées que la Lune. Et tout allait être bon pour mener une vie infernale à sa mère. C’était comme ça, chaque année depuis trois ans.

Depuis que Sylvain était parti.

Pour une autre femme.

Sans enfants.

Le train s’arrêta enfin dans un bruit assourdissant. Grâce aux repères lumineux affichés sur le quai, Karine avait déjà repéré l’endroit où se situaient leur wagon et les sièges confortables qu’elle avait réservés en première classe pour eux deux. Une dépense un peu au-dessus de ses moyens, certes, mais qui allait permettre à Jérémie d’avoir un peu plus de place pour jouer pendant le long trajet qui les ramènerait à Paris.

La suite du premier chapitre sur le site officiel de l’auteur

Avis

Vous cherchiez le roman qui va vous accompagner sur la plage pour vous filer de frissons, Ne prononcez jamais leurs noms est pour vous.

Jacques Saussey nous livre ici un roman tout simplement époustouflant. J’aurais pu utiliser l’adjectif explosif mais cela aurait été un peu trop facile par rapport au sujet du livre. En effet, l’auteur a été victime d’un malheureux concours de circonstance : quelques semaines après le début de la rédaction de ce livre qui commence par l’explosion d’une bombe dans un train, la France a connu une vague d’attentats comme jamais. Cette analogie ne donne que plus de poids, de pression au lecteur au fur et à mesure de l’avancement des méfaits du grand méchant du livre.

Mais loin d’employer la trame traditionnelle de la double vision policier – assassin, Jacques Saussey dé-quadruple le récit : le policier, le méchant, le kidnappé, la femme du kidnappé. En ajoutant une complexité supplémentaire le kidnappé est flic tout comme sa femme, et tous deux sont amis du policier enquêteur. Avec ce quadruplement du récit, le livre est perpétuellement relancé au point ou arrêter sa lecture est quasiment impossible sans être frustré de ne pouvoir la poursuivre tranquillement.

Et pour parfaire le tout, je e peux que vous conseiller ce livre si vous partez au pays basque cet été si comme moi vous aimez lire un livre dont l’action se passe dans la région proche de ses vacances. Vous aurez ainsi l’occasion d’avoir un petit cours de rattrapage agréable et pas pédant sur l’histoire indépendantiste basque.

Notation

Histoire
Ecriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques :

  • Livre
    • Broché: 496 pages
    • Editeur : Editions Toucan (11 janvier 2017)
    • Collection : TOUC.NOIR
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2810007470
    • ISBN-13: 978-2810007479
    • Prix : 19,90€
  • eBook
    • Format : ePub
    • Editeur : Editions Toucan (11 janvier 2017)
    • Collection : TOUC.NOIR
    • Langue : Français
    • Langue : Français
    • EAN : 978-2810007486
    • Prix : 9,99€

Site internet de l’auteur

http://www.jacques-saussey-auteur.com

Revues de presse

 

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