Nicolas Lebel – La capture

Morguélen. Un nom funèbre pour une île bretonne giflée par les vents.
Un terrain idéal pour la lieutenante Chen, lancée dans une traque sans merci. Dans son viseur : des tueurs à gages insaisissables, les Furies, déesses du châtiment.
Mais à l’heure de la rencontre, la partie pourrait bien compter plus de joueurs qu’il n’y paraît. Et quand le prêtre de cette île du bout du monde entre à son tour dans la danse, une seule certitude demeure : quelqu’un va mourir.

Jeu de miroirs à huis clos, le nouveau roman de Nicolas Lebel entraîne le lecteur dans une course échevelée où tout n’est qu’ombres et reflets. Porté par l’humour et l’ingéniosité inégalables du lauréat du Prix des lecteurs du Livre de Poche, La Capture impose Nicolas Lebel comme l’une des voix les plus brillantes du thriller français.

Avis

Enfin voici le final de ce diptyque de Nicolas Lebel qui succède au Gibier que j’avais particulièrement aimé pour sa dynamique et son originalité.

Si l’on retrouve les mêmes personnages, l’auteur a quant à lui prit un petit virage. Autant le premier tome était orienté thritller, autant La capture est un roman policier humoristique dans la lignée des Mamie Luger de Benoît Philippon ou du Serpent majuscule de Pierre Lemaitre.

Si ce n’est pas désagréable, la tension et le suspense maintenues tout au long du premier roman ne figurent pas dans ce second volée. On a presque l’impression que les personnages sont en dilettante.

En dehors de cela, il y a la même inventivité, le plaisir des personnages que l’on pourrait croire caricaturaux mais qui se révèlent endosser un rôle précis.

Un bon moment de lecture mais une série qui aurait mérité un meilleur final.

Extrait

Romero s’approcha de la fenêtre du Studio. Elle donnait sur la grand-rue et sur l’église. Un prêtre en aube violette en sortit et descendit quelques marches vers la chaussée. Un corbillard glissait lentement le long du trottoir, amenant le corps du défunt. Dans son sillage, un petit groupe d’une dizaine de personnes endimanchées progressait en rythme, austères dans leurs tenues sombres, le visage grave. Une femme brune tout en noir d’une trentaine d’années ouvrait le cortège.

Le flic apercevait sa cible pour la première fois. Il essaya de distinguer ses traits malgré la distance, en vain. Il se retourna vers la table pour saisir une paire de jumelles avant de revenir en position.

— Vous la voyez bien ? le pressa le major.

— Parfaitement.

Le prêtre était un petit homme filiforme, la soixantaine finissante d’après les cheveux blancs filasses qui couvraient son crâne rose et les rides qui rayaient son visage sec. Superbe dans son aube violette, il se tenait maintenant sur la dernière marche du parvis, les bras ballants, le sourire amène, observant au bout de la rue le corbillard qui arrivait au pas.

— Agent Romero, je vous présente le père Andras Petrovácz, prêtre catholique d’origine hongroise, jouissant de la double nationalité franco-hongroise puisque sa mère était française, et officiant en France à l’église de Saint-Phocas sur l’île de Morguélen depuis près de douze ans. Le père Petrovácz est très apprécié de ses paroissiens, qu’il sert et guide avec dévotion et bienveillance, les recevant à toute heure, leur rendant visite à demeure, prenant des nouvelles des malades… Un saint homme !

— Ce n’est pas exactement le portrait qu’on m’a fait de lui au siège de l’OCLCH quand on m’a envoyé ici… répliqua le capitaine de police.

Le militaire lâcha un rire mat.

— Et pour cause ! Ce père Andras Petrovácz à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession serait en fait le père Andro Dragović, prêtre croate et criminel de guerre. En novembre 1991, au début du conflit en ex-Yougoslavie, au moment de la guerre d’indépendance de Croatie, le père Andro Dragović rejoint un maquis forestier de Croates. Ils se battent contre les Serbes qui viennent de passer la nouvelle frontière à l’est, de réduire Vukovar en cendres et de massacrer des centaines de civils. Cachés dans un bois au bord de la Vuka près du village de Tordinci, ils sont quelques dizaines de jeunes hommes et femmes vivant dans des tentes, armés sommairement. Ils entendent freiner la progression serbe pour laisser aux civils croates le temps de fuir. Parmi eux, le bon père Dragović soigne les blessés, réconforte les endeuillés, accompagne les mourants, aide au ravitaillement en allant d’un village à un autre avec sa camionnette blanche, jusqu’à ce que, contre toute attente, il décide de les trahir. En échange d’un sauf-conduit qui lui permet de quitter le pays, il indique aux forces serbes l’emplacement du camp de résistants. Ils sont massacrés le 22 novembre à l’aube. Et Dragović disparaît.

Notation

Histoire
Personnages
Rythme
Énigme
Écriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques :

  • Broché
    • Broché ‏ : ‎ 288 pages
    • Éditeur ‏ : ‎ Le Masque (23 mars 2022)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • ISBN-10 ‏ : ‎ 2702451039
    • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2702451038
    • Prix : 20,90 €
  • Poche
    • Poche ‏ : ‎ 352 pages
    • Éditeur ‏ : ‎ LGF (1 mars 2023)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • ISBN-13 ‏ : ‎ 978-2253941415
    • Prix : 9,40€
  • eBook
    • Taille du fichier ‏ : ‎ 1588 ko
    • Éditeur ‏ : ‎ Le Masque (23 mars 2022)
    • Langue ‏ : ‎ Français
    • Prix : 14,99€ (en ce moment en promo sur Amazon à 4,99)

Revue de presse

« toujours ce même plaisir de retrouver la plume vive et passionnante de Nicolas Lebel« , 20 minutes

« action, humour et aventure sur une petite île bretonne« , Le Figaro

Petite interview à Quai du Polar 2022

Récompenses

 Prix Escargot Noir, 2022

Prix des Libraires Polar du Livre de Poche, 2023

Page FB de l’auteur

https://fr-fr.facebook.com/pages/category/Writer/Nicolas-Lebel-Polars-485293481534883/

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