Martin Michaud – Il ne faut pas parler dans l’ascenseur

Martin Michaud est un auteur de roman policier à succès québecois. Récemment découvert par les éditions Kennes, cet éditeur a décidé de rattraper son retard de publication en France puisque la série des Victor Lessard sont tous sortis chez vos libraires en 2015, à raison d’un tome tous les deux mois.

Alors est-ce un coup de pub ou bien un grand manquement des éditeurs français ?

S’Il ne faut pas parler dans l’ascenseur, il ne faut pas passer certainement pas passer à côté d’un tel talent !

Résumé du livre

Une jeune femme s’éveille après vingt quatre heures passées dans le coma et se lance à la recherche d un homme qui semble ne pas exister.
Un meurtrier sans merci décide que chacun doit payer pour ses fautes et applique sa propre justice. Des meurtres commis à une journée
d’intervalle déroutent la police de Montréal, dont le sergent-détective Victor Lessard. L enquêteur vivra des rebondissements troublants pour élucider cette affaire et découvrir la vérité qui révélera trois sombres destins.

Extraits

Ville de Québec

L’obscurité.
Les paupières closes, il essaya de recréer une image mentale du visage, mais la vision s’estompait.
Pendant une fraction de seconde, il crut voir apparaître la naissance des sourcils, puis tout se brouilla. Quoi qu’il tente, il demeurait incapable de visualiser les yeux.
Lorsque les yeux aspirent la mort, ils ne reflètent que le vide. Je ne peux me représenter un tel vacuum.
Il secoua la tête. Sa vie n’était plus qu’un rêve, enfoui dans un autre rêve.
L’attente.
Les impacts réguliers sur les carreaux. La pluie cessa peu avant 20 h.

Accroupi dans l’obscurité, derrière le comptoir de la cuisine, il inspecta de nouveau l’arsenal étalé devant lui : un sac de hockey sur roulettes, une valise métallique, une pile de serviettes et une bouteille de nettoyant tout usage. Il demeurait invisible depuis l’entrée. Il n’aurait qu’à bondir vers l’avant pour atteindre l’homme.
Deux heures auparavant, il avait garé la voiture dans la rue et neutralisé le système d’alarme. Avant de quitter le véhicule, il avait rangé son ordinateur portable dans un sac à dos et glissé celui-ci sous la banquette arrière.
Il avait procédé avec méthode. Tout était en ordre.
Il caressa le manche du couteau fixé à sa cheville.
Bientôt, il allait extraire la mort de la mort.

L’homme qu’il s’apprêtait à tuer menait une vie rangée, dont il connaissait par coeur les moindres détails : le jeudi, il terminait son travail à 20 h 30 ; il s’arrêtait ensuite acheter un surgelé au supermarché avant de regagner son domicile ; dès son arrivée, il réchauffait son repas au micro-ondes et avalait le tout devant son téléviseur, calé dans un fauteuil confortable.
Il était entré dans la maison à quelques reprises en l’absence de l’homme.
Il avait parcouru la pile de DVD que ce dernier rangeait dans une bibliothèque et noté avec dédain qu’il ne s’intéressait qu’aux séries américaines.
Les gens ne font que s’étourdir avec des divertissements grossiers et génériques.
Il avait aussi constaté que la maison, vaste et luxueuse, contrastait avec les habitudes de vie frugales de son propriétaire. Au salon, il avait observé un échiquier de marbre et les détails d’ornementation des pièces, finement ciselées.
Une telle maison était destinée à accueillir une famille et des enfants, pas une personne seule. Les gens perdaient le sens des vraies valeurs. Le culte de l’individualisme, du chacun-pour-soi, le révoltait.
Plus personne n’assume les conséquences de ses actes. Pour se disculper, on se contente de pointer le doigt vers ceux qui font pire que soi.
L’homme paierait pour ses fautes. Il s’en assurerait.

(…)

Avis

La collègue, qui m’a fait découvrir cet auteur et qui m’a conseillé de prendre la série des Victor Lessard dans l’ordre chronologique, avait grande difficulté à m’en parler…. pour les mêmes raisons que je vais avoir pour vous en parler. Car comment vous faire partager le goût de le lire sans en divulguer le moindre indice de l’énigme sous-jacente.

Disons que tout comme l’héroïne au début du livre, nous sommes un peu perdus : lisons-nous une description de rêves, de la réalité, de fantasmes, serions-nous dans un livre à la David Lynch, ou bien l’héroïne est-elle victime d’altération ou a subi une modification de la mémoire; serions-nous dans un récit de Chris Carter des X-Files. Bref nous sommes dans le flou….

Et que vient faire ce tueur que recherche Victor Lessard ?

Bien que Martin Michaud sache donner au compte-gouttes les indices, son histoire progresse de façon régulière avec de fréquents rebondissements. On apprend à connaître cet enquêteur et son équipe, les relations qui les unissent et leur passé.

La lecture de Il ne faut pas parler dans l’ascenseur est très agréable, fluide, et parfois comique : point de traduction ou de francisation du livre, le lecteur aura la joie de découvrir certaines expressions québécoises pur-jus.

Donc un roman très intéressant et un auteur dont nous prendrons plaisir à lire les autres tomes de la série des Victor Lessard.

Notation

Histoire
Ecriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques :

  • Livre
    • Broché: 405 pages
    • Editeur : Kennes Editions (25 février 2015)
    • Collection : KE.ROMAN POLIC.
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2875800922
    • ISBN-13: 978-2875800923
    • Prix : 23,49€
  • eBook
    • Editeur : ALBIN MICHEL (28 janvier 2015)
    • Collection : LITT.GENERALE
    • Langue : Français
    • EAN : 9782875801555
    • Prix : 16,99€

Revues de presse :

« L’histoire est racontée en tranches courtes, au style rapide (le classique puzzle de 1000 morceaux) qui nous obligent à tourner les pages, jusque trop tard le soir. »
Benoît Aubin, JOURNAL DE MONTRÉAL

« Cette grande première est une réussite, de la première page à la dernière ! […] Ce sont trois histoires et de nombreux destins qui s entremêlent dans ce suspense captivant et remarquable… »
Cynthia Dubé, LE JOURNAL DE SHERBROOKE

Site Internet de l’auteur

http://www.michaudmartin.com

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