Sebastian Fitzek : Le voleur de regards

le

Le voleur de regards - Sebastian Fiztek Sebastian Fitzek est un journaliste allemand qui s’est lancé en 2006 dans l’écriture de romans policiers. Il a tout de suite connu un grand succès littéraire dans le monde germanique, et en 2013, une de ses œuvres est arrivée jusqu’en France où elle connut une très bon accueil : Le voleur de regards.

Rares sont les auteurs allemands qui ont connu ce genre de succès (certains de ses livres sont en cours d’adaptation télévisuelle en Grande-Bretagne), il était donc de notre devoir de lire ce livre et de vous apporter notre appréciation sur ses qualités  stylistiques, de conte et de suspense.

Alors est-ce du vol de payer pour ce Voleur de regards ?

Résumé du livre

Une vague de crimes d’une cruauté sans précédent s’abat sur Berlin. Un tueur en série s’infiltre dans les foyers en l’absence du père de famille, tue la mère, enlève l’enfant et accorde un ultimatum à la police pour le retrouver.
Passé cet ultimatum, l’enfant est assassiné. En référence à l’oeil gauche qu’il prélève sur ses victimes, les médias lui ont attribué un surnom : le Voleur de regards…
Alexander Zorbach, un ancien policier devenu journaliste, se rend sur une nouvelle scène de crime. Une mère de famille a été assassinée et son fils de 9 ans a disparu.
Alexander se retrouve pris dans l’engrenage du jeu machiavélique auquel se livre le Voleur de regards, qui veut lui faire porter le chapeau.
Zorbach a 45 heures pour retrouver l’enfant et prouver son innocence. Le compte à rebours est lancé…

Extrait

Remarque : l’extrait donné ci-dessous correspond bien au début du livre.

Épilogue

Alexander Zorbach (moi)

Il y a des histoires qui, telles des spirales mortelles, s’enfoncent, comme munies de crochets, toujours plus loin dans la conscience de celui qui est obligé de les entendre. Je dis d’elles qu’elles sont des perpetuwn mobile, des histoires qui n’ont ni commencement ni fin, car elles parlent de la mort éternelle.
Parfois, c’est une personne dénuée de tout scrupule qui les raconte, se délectant de l’épouvante qu’il suscite chez son auditeur et de l’idée des cauchemars qu’elles ne manqueront pas de lui infliger, la nuit, quand, seul dans son lit, incapable de trouver le sommeil, il gardera les yeux rivés au plafond.
De temps à autre, on trouve un tel perpetuum mobile entre les deux couvertures d’un livre, ce qui permet de lui échapper en fermant l’ouvrage. Conseil que je voudrais vous donner sans attendre : arrêtez là votre lecture !
J’ignore comment ces lignes vous sont tombées sous les yeux. Tout ce que je sais, c’est qu’elles ne vous sont pas destinées. Le procès-verbal de l’horreur ne devrait jamais tomber entre les mains de quiconque. Même pas celles de votre pire ennemi.
Croyez-moi, je parle d’expérience. Je n’ai pas réussi à fermer les yeux, à mettre le livre de côté. Car l’histoire de l’homme dont les yeux pleurent des larmes de sang, de l’homme qui presse contre lui un paquet informe, un paquet de chair humaine qui, quelques minutes plus tôt, respirait, aimait et vivait, cette histoire n’est ni un film, ni une légende, ni un livre.
Cette histoire est ma destinée.
Ma vie.
Car l’homme qui, au paroxysme de son calvaire, comprend qu’il commence seulement à mourir, c’est moi.

Dernier chapitre

La fin

«Dors, mon enfant, dors. Papa garde les moutons…»
– Dites-lui qu’elle arrête ça, brailla la voix du chef de l’opération dans mon oreille droite.
«La maman secoue l’arbrisseau. Il en tombe un rêve…»
– Qu’elle arrête immédiatement de chanter cette foutue chanson.
– Oui, oui. J’ai compris. Je sais ce que j’ai à faire, répondisse dans le minuscule micro que le technicien du groupe mobile d’intervention m’avait fixé quelques minutes auparavant, et grâce auquel je restais en relation avec mon chef. Si vous continuez à crier comme ça, je vais arracher votre foutue oreillette, pigé ?
Je me rapprochai du milieu du pont enjambant l’A-100. Onze mètres plus bas, l’autoroute avait entre-temps été barrée dans les deux sens ; plus pour protéger les automobilistes que la femme en pleine confusion mentale, debout à dix ou quinze mètres devant moi.
– Angélique ? appelai-je à haute voix.
Grâce au rapide briefing dont j’avais bénéficié au poste de commandement provisoire, je savais qu’elle était âgée de trente-sept ans, avait été antérieurement condamnée deux fois pour des tentatives d’enlèvement d’enfants, et qu’elle avait passé au moins sept des dix dernières années dans un établissement psychiatrique. Hélas, quatre semaines plus tôt, un psychologue compréhensif avait procédé à une expertise recommandant sa réinsertion sociale.
Grand merci, cher praticien. Nous voilà à présent dans de beaux draps !
(…)

Avis

Bien que cela ne soit pas le premier livre de Sebastian Fitzek, le style littéraire (est-ce du à la traduction ?) n’est pas des meilleurs. Bien que ce livre se lise très facilement, qu’il soit construit à la manière des page-turn, sa mise en place est un peu brut de décoffrage : répétitions, des cliff-hangers lourds ou inutiles en fins de chapitre, mais cela n’empêche pas le lecteur de poursuivre sa lecture car au final c’est bien pour l’histoire qui importe.

Alors l’histoire : guère d’originalité: meurtre et rapt avec un compte è rebours pour trouver l’enfant kidnappé, on pourrait crier à la grossièreté et du cliché : un ex-flic se retrouve confronté à ses anciens collègues, l’intervention d’une aveugle extra-lucide, et un assistant stagiaire surdoué. Alors pour est-ce que l’on garde le livre entre ses mains : l’auteur ne laisse guère de répit à son héros et à ses lecteurs, les rebondissements sont nombreux tout comme les phases d’action. Mais le plus fort est le final. Alors que, même si le lecteur trouve (et vous le trouverez certainement) le meurtrier, l’auteur réserve une petite surprise finale que peu de lecteurs verront venir. Sur ce point, chapeau l’écrivain.

Une des originalités du livre est sa numérotation des chapitres. Commençant par l’épilogue, les chapitres se succèdent et leurs numéros décroissent. Un peu comme le compte à rebours auquel est soumis le héros pour résoudre l’énigme du Voleur de regards… et au final l’utilisateur pour trouver le meurtrier et la clé de cette énigme policière.

Mais il semblerait que l’aventure du Voleur de regards ne soit pas terminée car, en préparant cet article, j’ai découvert sous Wikipedia, qu’il existe une suite : Le chasseur de regards, paru en 2014, toujours aux éditions de l’Archipel. A suivre, donc.

Notation

Histoire
Ecriture
Durée de lecture
Prix

Caractéristiques :

  • Livre
    • Broché: 350 pages
    • Editeur : Archipel (6 mars 2013)
    • Collection : Suspense
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 280981032X
    • ISBN-13: 978-2809810325
    • Prix : 22,00€
  • Livre au format poche
    • Broché: 480 pages
    • Editeur : Le Livre de Poche (12 mars 2014)
    • Collection : Policier / Thriller
    • Langue : Français
    • ISBN-10: 2253177849
    • ISBN-13: 978-2253177845
    • Prix : 7,60€
  • eBook
    • Editeur : Archipel (6 mars 2013)
    • Langue : Français
    • EAN: 9782809810530
    • Prix : 6,99€

Site de l’auteur

http://www.sebastianfitzek.de

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.